Infos novembre 2006

BRESIL: Lula devant son second mandat. ( www.rodelu.net)
Devançant son rival de 20 points, Lula est donc réélu. Cette réélection dans un pays de l’importance économique et politique du Brésil renforce les autres gouvernements de la région qui défendent aussi leur souveraineté et leurs ressources naturelles face aux appétits du capital transnational. Le peuple brésilien a reconnu des avancées importantes dans la gestion du premier mandat de Lula : une certaine redistribution des richesses parmi les secteurs les plus défavorisés, à travers des programmes qualifiés « d’assistancialistes  » par les néolibéraux, avoir mis fin à la criminalisation des mouvements sociaux et pratiquer une politique extérieure latinoaméricaniste et tiers-mondiste. Lula a reçu un énorme appui populaire et les paysans comptent cette fois sur la mise en oeuvre d’une véritable réforme agraire, car la cause structurelle des énormes inégalités réside dans l’injuste répartition de la terre,  » encore concentrée dans les mains d’une élite à la mentalité coloniale et raciste « .

BOLIVIE: Enfin l’accès à la mer ? ( www.prensamercosur.com.ar)
Depuis la guerre du Pacifique contre le Chili (1874-1884), la Bolivie, « dépouillée de sa province d’Atacama, riche en salpêtre et en guano, se retrouve privée de tout débouché maritime « . Mais actuellement 60 % des Chiliens sont favorables à l’idée de rendre à la Bolivie la possibilité d’accès à l’Océan, soit par des facilités portuaires, soit par la restitution d’une frange de territoire comme sortie. La question est à l’étude au niveau gouvernemental.

PANAMA : Référendum sur le canal. (www.rebelion.org)
Une forte majorité (79,9 %) est favorable à l’élargissement du canal. Le Président Martín Torrijos déclare  » L’agrandissement du canal est l’espérance de ce pays « . Actuellement le canal est utilisé par une quarantaine de navires chaque jour et d’ici 3 ou 4 ans on atteindra la saturation. Le projet consiste à construire une troisième voie avec deux écluses, ce qui permettra d’accroître de 50 % la capacité du canal. Un grand port est prévu à l’entrée du canal côté Pacifique. Depuis fin décembre 1999, la République du Panama assume l’administration et la maintenance du canal.

BOLIVIE: Les enfants bénéficiaires de la nationalisation du gaz.
(www.rebelion.org)
Les enfants boliviens, surtout ceux des zones rurales, connaissent des conditions de vie très difficiles, qui les amènent le plus souvent à abandonner leurs études pour raisons économiques. De la première à la cinquième année d’école, ce sont 1 200 000 enfants qui sont concernés par ce problème. Par décret suprême, le Président Morales a établi l’octroi d’une aide de 200 bolivianos (environ 25 dollars), remis aux parents afin que les enfants puissent continuer à fréquenter l’école. Cette opération sera réalisée avec la participation des enseignants ainsi que des forces armées et de la police pour atteindre les zones les plus éloignées et contrôler le bon usage des fonds. Les 30 millions de dollars nécessaires à cette distribution proviennent des ressources générées par la nationalisation des hydrocarbures décidée le 1er mai dernier.

PÉROU: Alan García et la peine de mort. (www.agenciapulsar.org), (www.prensamercosur.com.ar)
Alan García, président du Pérou depuis fin juillet 2006, annonce un projet de loi qui provoque une vive réaction des organismes de défense des Droits Humains. Son gouvernement ne saurait permettre la résurgence d’actions terroristes :  » Je n’hésiterai pas à les envoyer au peloton d’exécution « dit-il. La peine de mort figurait dans la Constitution approuvée en 1993 par l’ex-président Fujimori, actuellement en prison au Chili. Durant la campagne électorale cette constitution « fruit d’un gouvernement corrompu » était rejetée par les partis politiques y compris par l’APRA, parti de A.García. Mais il a déjà proposé la peine de mort pour les auteurs de crimes sexuels sur des enfants. A présent il dit vouloir défendre la sécurité du peuple et craint que le Sentier Lumineux renaisse dans les universités.

CUBA: prix de l’UNESCO pour l’alphabétisation. (www.prensamercosur.com.ar)
La méthode d’alphabétisation  » Yo sí puedo  » reçoit en ce début novembre le Prix d’alphabétisation de l’UNESCO 2006, sur la proposition d’un jury international. Cette méthode a été créée il y a trois ans par l’Institut Pédagogique latino-américain et caribéen (IPLAC) dont le siège est à La Havane. Depuis, » Yo sí puedo  » a été utilisée avec succès dans plus de 15 pays d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Océanie. Plus de deux millions de
personnes ont été alphabétisées grâce à cette méthode novatrice, capable de s’adapter à diverses conditions géographiques, culturelles et ethniques et à des contextes ruraux et urbains.

PAYS ANDINS: L’utilisation millénaire de la feuille de coca.
« La feuille de coca est à la cocaïne ce que le raisin est au vin et la canne à sucre à l’alcool. » La coca est une plante d’origine amazonienne qui croît dans les vallées chaudes et humides entre mille et deux mille mètres d’altitude. Dans la tradition andine cette plante est un don du dieu Soleil aux hommes. Les adultes mâchent la feuille de coca pour atténuer la faim et la fatigue, ils l’utilisent comme médicament et dans les rituels religieux depuis l’époque pré-inca.
La feuille de coca contient 14 alcaloïdes (dont la cocaïne), qui ont des effets bénéfiques sur le coeur, le système respiratoire, la circulation sanguine, la digestion, ou qui agissent comme analgésiques. Elle contient aussi des vitamines, et de nombreux sels minéraux. Elle est riche en calcium et potassium.
L’essor commercial et industriel de la coca a commencé en Europe après 1860 lorsqu’on a réussi à isoler l’alcaloïde cocaïne, à partir duquel on a préparé des médicaments, crèmes, boissons, lotions, savons, aliments, énergisants, anesthésiants jusqu’à ce qu’on constate des réactions toxiques ou addictives pour cause d’usage exagéré ou inadéquat.
La cocaïne fut donc retirée des marchés pharmaceutiques. Des dizaines de produits à base de feuille de coca se vendaient alors librement, donnant lieu à un vaste commerce international. La boisson non alcoolisée Coca-Cola est la seule survivante de cette époque.
En Bolivie, en Colombie et au Pérou existe toutefois une timide industrie qui fabrique des produits alimentaires à base de farine de coca, et la Bolivie prévoit de développer cette ressource.

EQUATEUR: 2e tour des présidentielles le 26 /11. (www.prensamercosur.com.ar)
Les deux candidats sont aussi opposés que possible : l’économiste Rafael Correa, de la
 » Alianza País « et Alvaro Noboa, multimillionnaire de la banane, du  » Partido Renovador Institucional « . Correa, à qui son adversaire reproche d’être un allié du Président vénézuelien Chávez, brandit la lutte contre les pouvoirs économiques et politiques qui ont, durant des années, entraîné plus de 70 % de la population dans la misère. Il met en garde contre les privatisations que Noboa compte entreprendre,  » La santé et l’éducation ne sont pas des marchandises mais des droits humains, qui peuvent être financés par les bénéfices du pétrole. Noboa, de son côté, accuse son rival de vouloir ajouter l’Equateur à la liste des pays de  » l’axe du mal  » de l’Amérique Latine ( Venezuela, Cuba, Bolivie). Le multimillionnaire s’autoproclame envoyé de Dieu, fait campagne en octroyant des micro-crédits et en distribuant de l’argent. Il se plaint des appels de l’Eglise catholique à ne pas abuser de Dieu dans la campagne. Les sondages donnent les deux candidats à égalité dans la zone andine du pays, mais sur la côte Noboa obtiendrait 50% et Correa moins de 30%.

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