Monocultures et souveraineté alimentaire. (09/2010)

(www.rebelion.org)

Pour la production à grande échelle de l’huile de palme, les plantations de palmiers nécessitent de vastes superficies en climat tropical.L’huile de palme est utilisée dans l’industrie alimentaire, cosmétique, chimique et pour les agrocombustibles de la filière huile. Des forêts sont anéanties et remplacées par des monocultures industrielle. Et pour l’ensemble des travaux, il faut aussi prévoir des raffineries, des moulins, des routes et toute une infrastructure pour la transformation du  produit, le transport et la distribution. De plus, la production requiert une grande quantité d’eau et un usage important de pesticides. Peu à peu, paysans et indigènes sont chassés des terres où ils produisent les aliments de leur subsistance.Au Mexique le programme d’agrocombustibles est mis en œuvre depuis peu. Rappelons-nous la “ crise de la tortilla ”: à base de farine de maïs, la tortilla est un aliment de base au Mexique. Début 2007 le prix du maïs a grimpé de 40 %, générant une forte réaction sociale. Les Etats-Unis, jusqu’ici fournisseurs de maïs au Mexique, commençaient alors à destiner une grande partie de leur propre production à la fabrication d’agrocarburant. Mais au Mexique, comme le maïs est un sujet très sensible, on a opté pour promouvoir d’autres cultures de la filière huile comme le palmier africain, et aussi le ricin et le jaratropha.

Une monoculture exotique comme le palmier n’est pas une “ forêt ”. Une forêt est un écosystème incroyablement diversifié et une monoculture est seulement un désert vert, où n’existe qu’une seule espèce végétale  et où ne peut survivre aucune biodiversité, ni animale ni végétale. Début 2010, on apprit que l’Union Européenne se préparait à financer un projet (PRODESIS) avec les fonds de coopération au développement, à partir d’un document qui présentait la plantation de palmiers dans la forêt lacandone (Chiapas) sans que les communautés indigènes soient informées des risques écologiques et sociaux. Le gouvernement chiapanèque avait l’intention d’atteindre les 500 mille hectares en dix années.

Dans le document qui présentait ce projet, les plantations de palmiers étaient définies comme “ forêts ”. Eliminer une forêt millénaire pour implanter une “ forêt ” de palmiers, on ne voyait pas le problème ! C’est alors que des protestations de personnes mieux informées parvinrent au service de l’Union Européenne par l’organisation “ SalvalaSelva ” (sauve la forêt) avant la date de  présentation du projet au Parlement européen. Il y eut 1512 lettres de protestation en espagnol.  (//www.salvalaselva.org/protestaktion.php?id=538).
Début juin un nouveau document de l’Union Européenne excluait “ les types de terres qui NE peuvent être destinées à la production d’agrocarburants, à savoir les forêts naturelles, les zones protégées, les zones humides, les tourbières. En outre on exclut explicitement la possibilité que les forêts puissent se convertir en plantations de palmiers à huile. ”
La résistance a parfois quelque succès !

Au Costa Rica la production d’ananas est en train de rivaliser avec la principale culture d’exportation, la banane. L’ananas est devenu une monoculture qui envahit les terres et finit par éliminer les cultures vivrières car les moyens producteurs, attirés par le prix d’achat, délaissent, au profit de l’ananas,  les cultures typiques de ce climat telles que les tubercules qui assuraient leur alimentation. Cependant les paysans constatent bientôt les effets désastreux de la pollution liée à la monoculture de l’ananas et, depuis 1998,  se mobilisent pour alerter la population et agir auprès de la multinationale Del Monte.

En Bolivie, avant le gouvernement de Morales, la terre était concentrée aux mains des grands propriétaires qui possédaient parfois jusqu’à cinq cent mille hectares. A partir de 2006, la “ révolution agraire ” réduisit à cinq mille hectares  l’extension des propriétés privées. Ainsi tous ont accès à la terre et les femmes ont obtenu le droit de posséder une parcelle à leur nom.
La lutte des femmes pour le droit à la terre s’est manifestée aussi au Salvador, où elles ont participé à  la campagne pour la Souveraineté Alimentaire lancée par Vía Campesina : elles ont obtenu que le gouvernement cesse d’autoriser la vente de semences stériles (terminator). C’est grâce à la pression des organisations paysannes qui luttent pour  l’emploi de semences d’origine que  le droit à produire des aliments naturels a été reconquis.

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