Infos brèves (décembre 2010 )

MEXIQUE : un journaliste par mois…(//alainet.org)
Au cours du mandat présidentiel précédent,  – celui de Vicente Fox -, on assassinait 5 journalistes par an, et on en séquestrait un. Actuellement, sous le gouvernement de Felipe Calderón, il y a en moyenne une disparition tous les 5 mois et  déjà 49 assassinats de journalistes, soit plus d’un par mois. Sans mentionner les attentats de tout genre subis par le personnel de communication et leurs médias. Tout ceci dans l’impunité absolue. Le Mexique n’est pourtant pas en guerre, mais il est le premier au monde pour le nombre d’assassinats, de séquestrations et autres attentats envers cette profession. Et pour la lâche impunité qui règne, les organisations de défense des droits humains réclament :JUSTICE !EL SALVADOR : une loi sans effet.(www.noticiasaliadas.org)
En septembre dernier, le Congrès adoptait une loi contre les pandillas (voir aussi notre texte : Amérique Centrale : la violence). Cette loi de proscription fut votée par le gouvernement de Mauricio Funes en réponse à l’escalade de violence générée par les deux principales pandillas du pays : la M18 et la MS (Mara Selvatrucha). Ces deux groupes, nés dans la décennie 80, comptent environ 20 000 membres au Salvador. A l’origine de la loi, l’incendie d’un bus qui causa la mort de 14 personnes en juin dernier.
La loi votée a un caractère purement répressif et de plus, elle est inapplicable, car d’une part elle préconise la suppression des pandillas, et d’autre part, il faut prouver que le coupable appartient à une pandilla ! Une autre loi de prévention et réhabilitation est en cours de préparation, et jusqu’ici, seules des organisations civiles aident les membres qui sortent des pandillas à aborder un programme de réhabilitation.

HONDURAS : que revienne Zelaya !(www.noticiasaliadas.org)
Le Centre d’Etudes pour la Démocratie a réalisé une enquête d’opinion dans laquelle 64 % de la population souhaite le retour du Président Manuel Zelaya et la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante pour rédiger une nouvelle Constitution, perçue comme le seul “ chemin pour le changement ”.Selon cette enquête, 83 % de la population serait insatisfaite du fonctionnement actuel de la démocratie et de la gestion
des problèmes par le gouvernement de Porfirio Lobo.

ARGENTINE : le droit à l’avortement.(www.telesurtv.net)
Après des années de lutte, le mouvement féministe avance vers la légalisation du droit à l’avortement. En Argentine, 40 % des grossesses se terminent par un avortement. La mortalité maternelle, dont la cause première est l’interruption de grossesse par des moyens peu sûrs, est un fléau qui aboutit au chiffre d’une mort tous les deux jours.
500 000 interventions clandestines par an. Situation doublement tragique car elle est évitable. Le projet réunit 280  organisations  et l’appui de 51 législateurs. Les slogans entendus :“ La pénalisation de l’avortement est incompatible avec la politique des droits humains ”, “ Aucune femme ne tombe enceinte dans le but d’avorter ”, ou “ la pénalisation, loin de décourager les pratiques clandestines, les rend  dangereuses ”.

AMÉRIQUE LATINE : non aux bases militaires étrangères.(www.telesurtv.net)
L’Observatoire pour la Fermeture de l’Ecole des Amériques (SOAW en anglais) a fait une journée continentale de manifestations le 10 décembre sur le thème “ Région de Paix – Dehors les Bases ! ”Avec des ateliers, des débats, des expositions et des activités culturelles, les militants ont dénoncé l’interventionnisme militaire croissant des Etats-Unis en Amérique Latine.

NICARAGUA : non aux violences sexuelles.(www.noticiasaliadas.org)
Amnesty International publie un rapport qui constate le peu d’efforts du gouvernement nicaraguayen pour protéger femmes et filles des violences sexuelles, et aussi  pour obtenir que les agresseurs fassent l’objet d’actions en justice. Le rapport d’Amnesty était diffusé à l’occasion de la journée Internationale des femmes le 25 novembre. Entre 1998 et 2008, soit en dix ans, on a enregistré plus de 14 000 cas de viols et abus sexuels dont les victimes avaient, dans 70 % des cas, moins de 17 ans. En octobre, le Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies avait manifesté sa préoccupation pour “ les indices élevés de mauvais traitements et négligences envers les enfants, y compris les abus sexuels, la violence domestique et de genre ” dans ce pays d’Amérique Centrale.

FRANCE-CUBA : coopération rétablie.
Un pas important a été réalisé dans les relations franco-cubaines.L’accord entre Paris et La Havane implique le rétablissement des relations de coopération officielle bilatérale, basées sur le principe du droit international et de la Charte de l’ONU. La cérémonie de signature de la Déclaration sur la Relance de la Coopération entre République française et République de Cuba a eu lieu le 30 novembre à La Havane, entre notre ambassadeur Jean Mendelsohn et le vice-chancelier cubain Dagoberto Rodríguez. Cet accord marque la volonté de renforcer les liens historiques et de promouvoir un échange systématique entre les peuples et  les gouvernements, dans les domaines qu’ils identifient comme prioritaires et de bénéfice mutuel.

COLOMBIE : 50 leaders sociaux assassinés (www.telesurtv.com)
Après 90 jours de gouvernement, le Pôle Démocratique Alternatif (PDA), opposant au gouvernement Santos, dénombre 50 personnes assassinées. Les victimes sont des hommes politiques de gauche, des syndicalistes, des dirigeants sociaux, des paysans, des indigènes et des jeunes, ainsi que des défenseurs des droits humains, des membres de la population homosexuelle, entre autres. Dans son rapport,  la dirigeante du PDA décrit minutieusement les cas survenus sur tout le territoire national, insistant sur la gravité des faits et la réponse quasi nulle des autorités.Selon un constat de Médecine Légal dans un rapport daté de 2010, en Colombie 38 255 personnes seraient portées disparues au cours des 3 dernières années. Les organisations de victimes assurent que ce problème obéit à des groupes paramilitaires et des agents de l’Etat qui voient dans cette pratique une opportunité de faire taire l’opposition.

BRESIL : deux femmes, deux abolitions ? (Leonardo Boff) (www.adital.org.br)
“ Dans notre histoire il y eut une femme qu’on considérait comme “ la Redentora ” (la Rédemptrice) : le princesse Isabel (1846-1921). Se substituant à son père Don Pedro II qui voyageait en Europe, dans un geste bien féminin elle proclama le 28 septembre 1871 la “ Loi du Ventre Libre ” : les fils et filles d’esclaves ne seraient plus esclaves dès la naissance. Elle finançait leur libération avec son argent, protégeait les fugitifs et imaginait des projets de fugues pour eux. Durant une autre absence de son père, le 13 mai 1888, elle fit approuver par le Parlement la loi Aurea qui abolissait l’esclavage . A l’un de ses critiques qui lui cria : “ Votre Altesse libère une race mais va perdre le trône ! ” elle répondit : “ Si j’avais mille trônes, mille trônes je donnerais pour libérer les esclaves du Brésil ! ” Elle voulait indemniser les ex-esclaves avec les ressources de la Banque Maua. Elle préconisait la réforme agraire et le suffrage politique des femmes. Ce fut la première abolition.

Il revient à présent à la présidente Dilma de réaliser la seconde abolition, présentée il y a des années par le sénateur Cristovam Buarque, dans un livre bien connu qui porte ce titre : l’abolition de la pauvreté et de la misère. Dilma place comme première priorité de son gouvernement “ la fin de la misère ”. C’est concrètement possible. Pour le moment ce n’est qu’une promesse. Si elle réalise cet exploit, véritablement messianique, elle pourra être la seconde “ Redentora ”.

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