BRESIL: Le projet polémique de Belo Monte (mai 2011)

(www.noticiasaliadas.net)

En février dernier, une manifestation réunissait dans Brasilia des indigènes, des écologistes et des défenseurs des Droits Humains pour protester contre la construction du barrage de Belo Monte, sur le río Xingu, l’un des principaux affluents de l’Amazone, dans l’Etat du Para. Ce projet hydro-électrique qui coûterait onze milliards de dollars inonderait des milliers d’hectares de forêt amazonienne et nécessiterait le déplacement de 50 000 personnes. Les peuples indigènes dépendent des ríos tributaires de l’Amazone pour la pêche  et verraient détruire leur environnement.

Les manifestants avaient présenté à la présidente Dilma Rousseff une pétition de cinq cent mille signatures pour bloquer ce projet qui ferait de ce barrage le 3ème du monde. Fin janvier, l’Institut Brésilien de l’Environnement et des Ressources Naturelles avait avivé les protestations en donnant le feu vert à  la construction de “ l’infrastucture  nécessaire ” pour le barrage, incluant l’abattage de centaines d’hectares de forêts et la construction de nouvelles routes.

Après cette approbation, le consortium européen Alstom, dont le siège est en France, signa un accord pour 500 millions d’euros de fournitures d’équipement pour  cette première étape du projet. La centrale devrait commencer à fonctionner en 2015.

Des dizaines d’organisations comme Survival International, Amazon Watch et le Conseil Indigéniste Missionaire ont demandé au gouvernement Rousseff de paralyser le projet, en insistant sur les dégâts environnementaux et sociaux irréversibles. La CIDH (Commission Interaméricaine des Droits Humains) qui dépend de l’OEA (Organisation des Etats Américains) a demandé également au Brésil de renoncer à ce projet destructeur.

Le coordinateur de Amazon Watch a déclaré : “ La population brésilienne veut envoyer un message fort qui résonne internationalement :  le gouvernement brésilien  doit repenser ce projet et opter pour des formes plus soutenables de satisfaire aux besoins énergétiques du Brésil, car le projet du barrage de Belo Monte est insensé à tous les niveaux, depuis ses impacts sociaux et environnementaux sur notre climat, sur les gens et les forêts, jusqu’à sa viabilité technique et économique. ”

L’entreprise minière brésilienne Vale, productrice de minerai de fer, a prévu d’investir 1,4 milliard de dollars dans la construction du barrage mais certaines multinationales se sont retirées de crainte que le projet controversé comporte trop de risques, parmi elles l’entreprise française GDF Suez et une succursale de l’états-unienne  Alcoa Inc.

La CIDH avait demandé au gouvernement brésilien de suspendre le projet pour effectuer une consultation préalable et bien informée parmi les communautés indigènes qui se  verraient affectées par le barrage. La CIDH se réfère en cela à l’article 169 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) sur les droits des populations indigènes et tribales.

Le 5 mai, en réponse, la présidente brésilienne Dilma Rousseff suspendait les relations avec la CIDH et rappelait son ambassadeur à l’OEA. Elle soutient que ce projet est nécessaire pour satisfaire les besoins énergétiques croissants du Brésil. A suivre…

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