BREVES (janvier 2013)

CHILI : Archéologues et écologistes contre le rallye Dakar.(IPS)
Les archéologues, les écologistes et le Conseil des Monuments Nationaux luttent contre le passage du rallye dans le nord du Chili, riche en patrimoine archéologique et naturel et qui a déjà perdu des dizaines de sites clés pour comprendre la préhistoire du pays et de  l’Amérique du Sud.
« Au Chili, nous avons à peine cinq siècles d’histoire documentée par des chroniques ou des récits, mais pour comprendre les vingt mille ans qui ont précédé, nous n’avons que l’étude des restes matériels.
Le désert du Chili est un lieu privilégié pour la conservation de ces restes archéologiques, du fait des conditions climatiques, mais il est absolument nécessaire d’empêcher leur destruction », déclare l’archéologue Paola González.
Alors que le directeur du rallye assure avoir pris toutes les mesures nécessaires pour éviter d’éventuelles destructions, et que l’Institut National des Sports chilien, organisateur de l’épreuve au Chili avec l’entreprise Amaury Sport Organisation, insiste que le fait que « le rallye ne passera pas à proximité des manifestations archéologiques », le Collège d’Archéologues déclare que « c’est mentir effrontément au peuple du Chili. Car année après année, nous voyons une énorme destruction des sites archéologiques à chaque nouvelle version du rallye Dakar ».
Le  systéme d’évaluation de l’impact environnemental est une coquille vide où tout reste à définir. Aussi le Collège d’Archéologues envisage-t-il de prendre  contact avec les archéologues et écologistes du Pérou afin d’envisager pour des actions communes. Cette initiative sera appuyée par l’UNESCO, et les critiques du rallye n’écartent pas l’idée de recourir à la Cour Interaméricaine de Justice.

BOLIVIE : La feuille de coca a triomphé dans le monde. (01/13)
(www.rebelion.org / texte de Alex Contreras Baspineiro, journaliste et écrivain bolivien)

La feuille de coca est considérée, dans son état naturel, comme un aliment, un médicament et un élément rituel. Sa consommation vient d’être dépénalisée par l’Organisation des Nations Unies (ONU), ce qui provoqua des mobilisations massives et des manifestations festives dans différentes régions de l’Etat plurinational de Bolivie. La mastication de la feuille de coca est connue sous le nom de « chajcheo » au Pérou, « mambeo » en Colombie, « coqueo » au Nord de l’Argentine ou « pijcheo » en Bolivie, et elle n’est plus interdite dans la communauté internationale. C’est en 1961 que la feuille de coca fut pénalisée : considérée comme sacrée depuis des temps ancestraux, elle était vénéneuse pour les pays développés. Craignant qu’on ne l’assimile à un stupéfiant, aucun gouvernement bolivien n’entreprit  de démarche  de réclamation avant le gouvernement actuel.

A l’ONU, 184 pays constituent la Convention de Vienne. La Bolivie s’en retira en juin 2011, et en décembre de cette même année elle sollicita sa réadmission à la condition que « l’acullicu » (la boulette de  feuille de coca) cesse d’être pénalisée. L’ONU diffusa cette requête parmi les 184 pays de  la Convention, leur donnant un délai de douze mois pour l’accepter ou la rejeter.
La grande majorité d’entre eux accepta la réadmission de la Bolivie et la dépénalisation de la feuille sacrée. (Les 15 pays qui firent objection sont : les Etats-Unis, le Canada, l’Angleterre, la Russie, la Suède, le Mexique, le Royaume Uni, l’Irlande, le Japon, l’Allemagne, la Finlande, le Portugal, Israel, la Hollande, la France et l’Italie…) Avant, l’utilisation de la coca était permise pour la multinationale Coca-Cola, mais sa consommation  à  l’état naturel était interdite parce que considérée comme illicite.

Dépendants des politiques nord-américaines, différents gouvernements avaient tenté de mettre en place des politiques d’éradication des cultures de coca pour les remplacer par des produits de développement alternatif. Toutes les politiques néolibérales échouèrent  parce qu’elles considéraient la feuille de coca comme une drogue, le producteur de coca comme un narcotrafiquant, et le consommateur comme narco-dépendant.  Violant les droits humains et piétinant la souveraineté nationale, différents plans (triennal, quiquennal…) furent imposés avec l’unique objectif  d’en finir avec les plantations de coca dans un délai déterminé. Jamais ils n’y parvinrent.

La résistance et la défense de cette culture naturelle se traduisirent par des centaines de morts, des blessés, des orphelins, mais aussi par l’émergence d’un puissant instrument politique qui est au pouvoir aujourd’hui. Selon le Président bolivien, la dépénalisation de l’utilisation de la coca est un triomphe international « face à  l’empire ». « L’Etat plurinational de Bolivie se réserve le droit de permettre sur son territoire la culture de la coca, la mastication traditionnelle de la feuille de coca et son utilisation naturelle à des fins médicinales. Selon le Bureau des Nations Unies contre la Drogue et le Délit, la Bolivie cultive actuellement 27 200 ha de coca. La Loi 1008  lui en reconnaissait 12 000 comme licites.   En attendant que  l’exportation de la feuille de coca et de ses dérivés soit prévue dans la Convention de Vienne, le gouvernement bolivien devra encore présenter un rapport à l’ONU sur ce sujet. Dans les différentes régions du territoire national, surtout La Paz et Cochabamba, les milliers de producteurs de coca et les autres secteurs sociaux ont démontré leur satisfaction.

« C’est une victoire de notre culture, de nos peuples indigènes et des mouvements sociaux. On corrige une erreur historique vieille de 50 ans. La coca est un produit  naturel, elle a été pénalisée par des décisions politiques des pays développés qui contrôlent les décisions du monde. Aujourd’hui, de plus en plus de secteurs reconnaissent la valeur de la coca comme aliment, comme médicament et élément rituel », a déclaré le ministre de la Coca et du Développement Intégral.

BRESIL : Les gains du pétrole pour l’éducation ? (APAS)
Le Brésil est devenu une puissance énergétique depuis la découverte, au cours des cinq dernières années, d’énormes réserves de pétrole situées en eau profonde au large des côtes des Etats de Río de Janeiro et de San Pablo. Le Brésil a 8000 km de côtes avec des indices de pétrole et de gaz du nord au sud. Les ressources pétrolières peuvent doubler d’ici 2023.
La bonne qualité de ces hydrocarbures a été confirmée, mais actuellement il faut envisager le coût de l’extraction à plus de 5000 m de profondeur, qui requiert une technologie dont le développement reste encore à perfectionner. Après de longues négociations et disputes d’intérêts au Congrès, la Présidente DIlma Rousseff  convoque un appel d’offres international pour l’exploration de ces  grands gisements du littoral Atlantique.
En décembre la Présidente  avait promulgué la « loi  des royalties » provenant du pétrole, – six mille millions de dollars en 2011 -, dont l’essentiel devrait être destiné à un fond pour l’éducation.
La Présidente a déclaré en effet que « la richesse du pétrole doit aller à l’éducation, pour que tous puissent être alphabétisés et que les jeunes qui veulent aller à l’université puissent le faire ». Mais les Etats brésiliens producteurs entendent plutôt profiter de la manne.

COLOMBIE : Dialogues vers la paix. (ADITAL)
Les 21 journées initiales destinées à élaborer le cadre des négociations ont été fructueuses. Un accord général a été fixé pour guider le dialogue et fixer les priorités. Les six thèmes retenus incluent le développement rural (problèmes de la terre), les garanties pour la participation citoyenne, la fin du conflit armé, la solution au problème des drogues illicites, les droits des victimes, les mécanismes de vérification. Les premières réunions de 2013, au Palais des Conventions de La Havane,  ont abordé le problème de la terre et manifesté une volonté commune d’accélérer le rythme des échanges.

BOLIVIE-CUBA. (www.rebelion.org)
Le 11 janvier à La Paz, les Boliviens célébraient le 30ème anniversaire du rétablissement de leurs relations diplomatiques avec Cuba. Le ministre des relations extérieures bolivien, David Choquehuanca, affirma que les deux nations seraient  toujours solidaires et que le gouvernement bolivien pousuivrait son soutien à Cuba dans les luttes contre le blocus imposé par les Etats-Unis depuis plus de 50 ans, et pour la libération des cinq Cubains toujours prisonniers aux Etats-Unis.

L’ambassadeur de Cuba, de son côté, rappela l’engagement de Cuba à fournir sa coopération à la Bolivie en matière de santé et d’éducation, et à poursuivre leurs relations commerciales.

La célébration de ce 30ème anniversaire démontre une fois de plus que l’Amérique Latine vit actuellement une période d’intégration et d’unité, vers la création de la « Patria Grande ».

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