Brèves – avril 2014

COSTA RICA : Elections présidentielles.
Luis Guillermo Solis, du PAC (Parti d’Action CItoyenne)  avait obtenu 30,8 % des votes au premier tour, devant Johny Araya, du PLN (Parti de Libération Nationale) qui arrivait à 29,6 %. La présidente sortante, Laura Chinchilla, était du PLN. Le candidat de gauche fut éliminé avec 17 % des voix. Au second tour, Solis se retrouva seul car Araya s’était retiré. Solis fut donc élu avec 77,87 % des voix. Son élection représente un tournant politique et traduit un espoir de changement, car les deux derniers mandats du PLN avaient été marqués par la corruption, une dette publique de 70 % du PIB et un déficit fiscal de 6%.  Le futur président s’est engagé à relancer l’économie en baisse, à  lutter contre la corruption et à rééquilibrer les inégalités sociales par une  meilleure répartition des richesses, dans ce petit pays par ailleurs soucieux de l’écologie et plutôt stable.

BRESIL : Manifestations contre le Mondial de Foot.
Depuis juin 2013, des milliers de personnes ont  manifesté dans les villes du Brésil, réclamant de meilleurs transports  publics, des mesures dans la santé et l’éducation, et protestant contre les dépenses excessives destinées à la construction de stades et d’aéroports pour l’organisation du Mondial. Les violences dans les rues ont amené les responsables politiques à envisager des actions de « mano dura » contre les manifestants ainsi que l’interdiction de porter des masques. Un  projet de loi évoquant le délit de « terrorisme »  pour certaines activités des manifestants et des peines d’emprisonnement sévères provoqua la réaction de l’ avocat Abramovay  – qui collaborait avec Lula – en ces  termes : « Cette initiative n’apportera aucun bénéfice concret pour la population brésilienne et peut générer d’énormes préjudices pour notre démocratie. Approuver la pénalisation du terrorisme au Brésil n’apportera pas davantage de sécurité : personne  ne cesse de commettre des actes terroristes en fonction de la législation »…

ONU et Sécurité alimentaire.
Le directeur de la FAO pour l’Amérique Latine et les Caraïbes, Raúl Benítez, a informé que le plan d’éradication de la faim qui sera développé par son organisme portera le nom de « Plan Hugo Chávez Frías ». « C’est la meilleure manière que nous ayons d’honorer cet homme qui fut un visionnaire dans ce domaine. Il avait dix ans d’avance sur les autres leaders mondiaux et il a agi avec efficacité ». Benítez expliqua que la FAO progresse dans la mise en œuvre d’un programme  qui permette aux plus défavorisés d’avoir accès aux aliments : »Jamais nous n’avions produit autant que maintenant. Et pourtant, 840 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Dans la région Amérique Latine-Caraïbes, 47 millions ont faim. Le problème n’est pas la production d’aliments, mais l’accès à ces aliments ».
Benítez souligna que le bloc régional  fut, durant ces dernières années, celui qui avança le plus dans la lutte contre la faim, grâce à l’engagement d’organismes comme l’UNASUR, le MERCOSUR, la CELAC, le CARICOM (accord énergétique Petrocaribe et Communauté des Caraïbes).
Le pays qui présente le plus de problèmes dans ce domaine est Haïti, celui qui a le plus avancé est le Nicaragua. Le directeur de la FAO pense avec optimisme que l’éradication de la faim dans cette région sera réalisée en 2015.

BOLIVIE : « Récupérer la souveraineté ».
Le Ministre bolivien des Affaires Etrangères, David Choquehuanca, était en visite à Berne, (Suisse) dans le but de ratifier la demande de restitution de la  statue Illa del Ekeko, qui, selon les autorités andines, représente l’une des principales divinités des peuples originaires, et qui fut soustraite en 1858 de Tiahuanaco par le chercheur et diplomate helvétique Johann Jakob von Tschudi. Ses descendants la vendirent au Musée d’Histoire de Berne où elle fait partie d’une exposition permanente depuis 1929.
Le ministre bolivien précise le concept politique qui l’anime : « Récupérer nos ressources naturelles, les entreprises stratégiques, notre culture, nos formes d’organisation, notre spiritualité et notre philosophie, nos lieux sacrés et nos symboles, c’est-à-dire notre identité et notre souveraineté… Quant au litige avec La Haye, nous avons tenté durant  plus de cent ans de parvenir à une solution définitive, mais sans aucun résultat. Cette réalité nous pousse à frapper à la porte du plus grand Tribunal International…Nous croyons en la justice internationale et nous voulons exercer notre droit. »

NICARAGUA : Les narcotrafiquants  évitent le Nicaragua…
Le Nicaragua est situé géographiquement dans un corridor de trafic intense de la drogue produite en Amérique du Sud, et ensuite transportée vers l’Amérique du Nord, où opèrent principalement les cartels mexicains et où résident les principaux consommateurs.
Entre 2000 et 2012, l’armée du Nicaragua a confisqué 120 tonnes de cocaïne, à raison de dix tonnes par an. La stratégie utilisée, appelée « mur de contention », a consisté à installer des groupes militaires aux postes frontaliers, terrestres ou maritimes, du Nicaragua, afin d’empêcher que pénètrent et s’établissent des  bases du narcotrafic dans le pays. Ceci ne signifie pas un coup d’arrêt au trafic de drogue, mais seulement l’éloignement par rapport au Nicaragua. Pour le moment, le narcotrafic évite le territoire nicaraguayen, mais au Honduras voisin, les Forces Armées honduriennes détruisent chaque semaine de 2 à 5 pistes d’atterrissage clandestin. Les avions évitent maintenant la vigilance permanente du Nicaragua. Mais pour les experts en thèmes de sécurité, il est possible que ce trafic utilise maintenant des équipements sophistiqués et onéreux, jusqu’ici réservés aux troupes spéciales…

CHILI : Femmes face aux situations d’urgence.
Dans la nuit du 1er avril, le Nord du Chili fut ébranlé par un tremblement de terre de 8°2  sur l’échelle de Richter.Trois régions furent directement affectées : Arica et Parinacota, Tarapaca et Antofagasta, et toute la côte chilienne craignait que survienne un tsunami. Le Chili a une longue histoire de désastres naturels. L’expérience vécue il y a 4 ans a eu pour conséquence des réactions plus ordonnées  et attentives des autorités et de la population, et les évacuations de la nuit du 1er avril se sont déroulées de manière satisfaisante. L’Observatoire de Genre et Equité  » créé par les femmes il y a 4 ans a pour objet de veiller aux situations de risques et d’apporter des réponses immédiates aux désastres et aux processus de reconstruction ensuite. Donnons la parole à ces femmes :
– Hortencia, porte parole du « Conseil Autonome Aymará », (Arica): « Il existe un stéréotype selon lequel les femmes sont hystériques face à une situation d’urgence, mais ce n’est pas la réalité : la femme agit, articule, protège, résout les problèmes ».
– Alejandra, de « Femmes construisant le Pays », (Iquique) : « C’est nous qui faisons la queue pour obtenir de l’eau, des aliments, etc. Il y a des connaissances et un leadership qui surgissent presque naturellement chez les femmes ».
– Luzvenia, de « Femmes unies pour l’égalité » (Antofagasta) : »Quand nous assumons un rôle protagonique durant les tremblements de terre, nous ne sommes pas seulement de bonnes  mères mais nous sommes aussi des leaders dans nos communautés et reconnues comme telles »

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