Bouleversements géopolitiques en Amérique Latine

(D’après l’article de Jac Forton dans Espaces Latinos n° 287)

Après la victoire de Jimmy Morales au Guatemala et de Mauricio Macri en Argentine, le lancement d’une procédure de destitution contre  la présidente Dilma Rousseff au Brésil et une défaite du président Maduro au Venezuela, c’est une offensive sans précédent de la droite qui se profile en Amérique Latine…

GUATEMALA : un comédien contre  les politiciens corrompus.
Sous la pression des citoyens le président Otto Pérez Molina et la vice-présidente Roxana Baldetti avaient dû démissionner pour corruption juste avant les élections. Dans ce climat, c’est un comédien sans expérience politique et sans parti qui est élu à la présidence avec 67,44 % des voix. Il est conservateur, proche des évangéliques et soutenu par l’Association des vétérans et militaires du Guatemala, un groupe d’extrême droite.…

ARGENTINE : retour du néolibéralisme.
Mauricio Macri a remporté le second tour avec 51,4 % des voix. Avec lui, le néolibéralisme orthodoxe est de retour, après 12 ans de « développement avec inclusion sociale » des époux Kirchner. Tous les ministres de Macri sont issus des banques ou des directoires des grandes entreprises…
Macri demandera l’expulsion du Venezuela du Mercosur. L’Argentine pourrait même rejoindre l’Alliance pour le Pacifique promue par les Etats-Unis. Une remise à jour de l’ALCA est également envisageable. (Créée par Clinton et Bush, cette alliance excluait Cuba).

BRESIL : une présidente sur la corde raide.
En octobre 2014, la victoire de la présidente Dilma Rousseff avait marqué la 4e défaite consécutive de la droite brésilienne qui cherche par tous les moyens à reprendre le contrôle du pays. Les erreurs du gouvernement Rousseff l’ont aidée : la présidente a nommé ministre du Budget Joaquim Levy, un néolibéral pur et dur. Il annonce aussitôt des coupes drastiques dans les programmes sociaux qui avaient pourtant sorti de la misère plus de 50 millions de Brésiliens sous Lula.
Plusieurs dirigeants du Parti des Travailleurs (PT) sont accusés de corruption et les grands journaux, aux mains de la droite, lancent de virulentes campagnes contre la présidente. Le Président de la Chambre des Députés, Eduardo Cunha, évangéliste et propriétaire de radios religieuses, lance la procédure de destitution contre  Dilma Rousseff, car le projet de la droite est de la faire tomber pour gagner des élections alors inévitables. La présidente, Lula et le PT rejettent cette « tentative de coup d’Etat ».

VENEZUELA : l’opposition prend le contrôle de l’Assemblée Nationale.
Le 6 décembre dernier, les Vénézuéliens renouvelaient les 167 parlementaires de leur Assemblée Nationale. Les divers partis de droite regroupés dans la Table d’Unité Démocratique (MUD)  ont remporté 110 sièges, soit plus que les 101 sièges nécessaires pour contrôler totalement l’Assemblée. Le Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV) du Président Maduro n’a obtenu que 55 sièges.

(Les membres du MERCOSUR sont le Brésil, l’Argentine, la Bolivie, le Venezuela, l’Uruguay et le Paraguay. Les membres de l’Alliance Pour le Pacifique sont le Mexique, la Colombie, le Pérou et le Chili.)

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