MEXIQUE (et Amérique Centrale) – Moins de mariages prématurés = moins de grossesses d’adolescentes

(article de Sara Lovera, publié par Rebelion, trad. B. Fieux – 22/12/2015)

Les grossesses d’adolescentes sont une sérieuse  préoccupation pour les professionnels de santé dans toute l’Amérique Centrale, car la grossesse précoce présente plus de risques chez une personne dont le développement n’est pas terminé. Voici le cas du Mexique où des études ont été menées.

Dans plus du tiers du pays, cinq pour cent des enfants de moins de 15 ans se marient, ce qui représente 34 pour cent dans les populations rurales. Mariages prématurés, comme le dit l’ONU, qui affectent les droits des enfants et des adolescents. Le Réseau pour les Droits de l’Enfance (REDIM) et l’organisation Save The Chidren affirment que le mariage infantile est une réponse à la misère qui maintient les familles dans le cercle vicieux de la pauvreté et de la promiscuité.

Les régions où le mariage avant 15 ans est légal, par une loi inadéquate, un manque d’orientation, la pauvreté ou l’idée que les femmes ne naissent que pour être mères, sont : Basse Californie, Campeche, Chiapas, Coahuila, Durango, Guerrero, Nayarit, Puebla, Quintana Roo, Tabasco et Veracruz. Dans l’Oaxaca une décision qui date de ce mois-ci précise que les jeunes ne pourront plus se marier avant 18 ans. Dans les zones rurales de ces Etats, le pourcentage de filles de moins de 19 ans et déjà mariées atteint 51% dans les
zones très pauvres de Chihuahua.

Les conséquences du mariage avant 18 ans ont leurs racines dans la discrimination de genre et les conséquences sont multiples : désertion scolaire, grossesse prématurée, mortalité maternelle, transmission intergénérationnelle de la pauvreté et limitation des opportunités d’éducation et de préparation professionnelle des fillettes et adolescentes. L’UNICEF indique qu’au Mexique 3 millions d’adolescentes  de 12 à 17 ans n’assistent plus à  l’école pour cette raison, et 19,2% des filles ont dit vivre en union libre ou être divorcées avant l’âge de 18 ans.

Des spécialistes de l’ONU et d’autres sources qui ont lancé la campagne « De A à Z le Mexique sans Mariage de Fillettes dans la Loi et dans la Pratique », établissent que le mariage et les grossesses prématurées font courir des risques aux filles, risques parfois graves, incluant la mort durant l’accouchement et les risques pour la santé de la mère et de l’enfant. Les données révèlent qu’en 2015, presque un demi-million de filles de moins de 20 ans ont eu un enfant ; dans 144 670 cas il s’agissait d’une première grossesse, et ces adolescentes n’avaient pas terminé leur scolarité de base. Dans cette même catégorie d’âge, – de 12 à 18 ans -, si on considère celles qui ont plusieurs enfants, on trouve 180 408 cas de mères mineures.

La situation des jeunes indigènes montre un important retard éducatif, la principale cause semble être leur vie familiale qui les oblige à abandonner tôt leur rôle d’enfants et à se convertir en « personnes adultes » ayant des responsabilités. On constate une différence significative entre le nombre de fillettes indigènes mariées avant 15 ans (5%) et les non indigènes (2%) selon l’analyse Etat par Etat de ONU-Femmes, ajoutant qu’environ 24% des indigènes se marient avant 15 ans.

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