Infos (Septembre 2009)

HONDURAS : le putsch du 28 juin.
Le matin du 28 juin, des militaires des forces armées honduriennes ont entouré la maison du président de la République, Manuel Zelaya, puis capturé celui-ci pour l’emmener de force au Costa Rica, en partant de la base de Palmerola. Le président du Congrès, Roberto Micheletti, devenu chef du gouvernement de facto, refuse le retour de Zelaya et prend diverses mesures pour l’empêcher d’atterrir sur le sol du Honduras. La population hondurienne se mobilise et organise des marches de protestation. Suivent des arrestations et emprisonnements, le couvre-feu.
Zelaya est assuré du soutien de la plupart des chefs d’Etats latino-américains, auxquels il rend visite.
A l’intérieur du pays, les mobilisations de solidarité à Zelaya s’intensifient et s’organisent par départements, “ municipios ” et quartiers. Actuellement (13/9) les centrales syndicales honduriennes mènent une action commune d’arrêt du travail en soutien au chef de l’Etat destitué. Le gouvernement des Etats-Unis suspend des aides prévues et annonce qu’il refusera le visa aux principaux responsables du gouvernement de facto et gélera leurs comptes bancaires.
Adolfo Pérez Esquivel, prix Nobel de la Paix, déclare qu’il s’agit en fait d’un “ putsch contre la démocratie en Amérique Latine ”, et que le Honduras est “ une expérience-pilote ”. Il lance “ un cri d’alerte ” pour éviter “ les conséquences d’autres putsches militaires qui réapparaissent à l’horizon du continent ”.
Selon certains analystes, les fondations états-uniennes et latino-américaines d’extrême-droite versent des fonds importants aux partis politiques et aux groupes privés qui appuient le putsch. Les multinationales pharmaceutiques aussi : elle n’oublient pas que Zelaya voulait tenter d’importer au Honduras des médicaments cubains, moins chers.…
Implanter un gouvernement d’extrême-droite en Amérique Centrale devenait plus urgent depuis qu’au 1er juin, le Salvador a viré à gauche. Et il s’agirait de “ dresser un mur de contention ”à l’influence vénézuélienne en Amérique Centrale, frapper les pays membres de l’ALBA.
Le Front National de Résistance au “ golpe ” vient de créer une commision internationale pour maintenir la communication avec le reste du monde et coordonner les actions solidaires pour l’appui au retour de Manuel Zelaya et d’un  gouvernement contitutionnel. A suivre de jour en  jour…

L’ALBA : nouvelle espérance …
L’ALBA ( Alternative Bolivarienne pour l’Amérique Latine et les Caraïbes) est un espoir pour les pays les plus ouverts d’Amérique Latine  qui veulent parer à la domination états-unienne. Mis à part  la Colombie et le Pérou, ( le Honduras allait y adhérer mais le coup d’Etat est arrivé ) ces pays veulent une alternative réelle à l’ALCA, traité de libre commerce créé en 1994 pour que les multinationales états-uniennes puissent dépouiller de leurs richesses et de leurs matières premières tous les pays, du Canada au Chili.
L’ALBA, créée en 2004, commence à donner ses fruits, avec dix pays officiellement membres. La création de nouvelles structures économiques et politiques (Pétro Caribe, Banco del Sur, Grupo de Río, Unasur) donne aux pays membres une meilleure capacité de dialogue et de concurrence avec l’empire. L’ALBA est une promesse d’intégration différente : alors que l’ALCA répondait aux intérêts du capital transnational et poursuivait la libéralisation totale du marché, l’ALBA met l’accent sur la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, exprimant ainsi les intérêts des peuples latino-américains.

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