VENEZUELA : Une des nombreuses choses qu’on ne vous dira pas sur le Venezuela (Août 2012)

(www.rebelion.org)

Les campagnes de dénigrement sur le Venezuela ne sont pas un fait nouveau. Campagnes plus ou moins grossières, mais basées sur l’occultation des avancées réalisées au Venezuela durant les 13 années de gouvernement de Chávez. Ces avancées sont nombreuses et indiscutables du point de vue politique, économique, social, culturel et dans le monde du travail. Il suffit de souligner l’élimination de l’analphabétisme, la réduction du niveau de pauvreté, l’accès au système public et universel, au système de santé primaire pour la majorité des Vénézuéliens grâce à la Mission Barrio Adentro, l’établissement du salaire minimum le  plus élevé d’Amérique Latine, la réduction du chômage  et l’impulsion donnée à la démocratie participative par la Loi des Conseils Communaux approuvée en 2006. Ce n’est donc pas un hasard si Chávez est le dirigeant d’un Etat qui, au niveau mondial, a remporté le plus d’élections en si peu de temps. Evidemment, tout n’a pas été parfait, il y a eu aussi des difficultés et des erreurs, mais l’évaluation générale des politiques réalisées par les différents gouvernements de Hugo Chávez est extrêmement positive.
La nouvelle Loi Organique du Travail, par exemple, démontre que l’on peut légiférer pour la majorité sociale travailleuse d’un pays en marge des dictats du FMI, de la Banque Mondiale  et d’autres entités du même type. La LOTTT ( Loi Organique du Travail, des Travailleuses et des Travailleurs ) a été signée par Chávez le 1er mai, elle est la synthèse des 19 000 propositions qui sont parvenues de tout le pays et a donné lieu à un large débat dans les centres de travail, les conseils communaux et différents secteurs de la société.

Son premier article prend déjà parti pour la défense de la classe laborieuse en signalant que « cette Loi a pour objet de protéger le travail en tant que fait social et de garantie des droits des travailleuses et des travailleurs… Le travail est un fait social qui jouit d’une protection fondamentale pour atteindre les objectifs de l’Etat, la satisfaction des besoins matériels, moraux et intellectuels du peuple et la juste répartition de la richesse »(art. 18). L’article 25 dit que « le processus social de travail a comme objectif essentiel de surmonter les formes d’exploitation capitaliste ». On réaffirme les principes de base : »la justice sociale et  la solidarité » ainsi que « la juste distribution de la richesse ».
On mentionne en outre le droit au travail et le devoir de travailler des personnes en fonction de leurs capacités et aptitudes, ce qui inclut expressément les personnes souffrant d’un quelconque handicap.

Comme pour toute loi, pour l’évaluer il faut la comparer avec la précédente Loi du Travail du Venezuela. Et c’est là que nous voyons les avantages de la LOTTT.
Ainsi la semaine de travail qui dans la loi précédente était de 44 heures, passe à présent à 40 heures et se maintient à 35 heures dans le cas de journée nocturne, établie par la Constitution vénézuélienne de 1999. On établit un congé pré et post-natal de 26 semaines et le congé de paternité de deux semaines. En outre on décide de l’inamovibilité permanente des parents dans leur poste de travail quand ils ont un enfant handicapé. Tous ces changements  et bien d’autres améliorent substantiellement la loi précédente.

Mais à bien des égards la LOTTT assure plus de garanties que les recommandations de l’OIT elle-même, elle établit des clauses bien plus progressistes  que d’autres codes du travail, y compris européens. Ainsi on établit qu’en cas de licenciements injustifiés ceux-ci seront annulés, et l’entreprise devra réembaucher le travailleur. Les personnes travaillant au foyer  auront les mêmes droits que les autres travailleurs. Les réclamations pour prestations sociales auront un délai de prescription de dix ans et de cinq ans pour  les réclamations salariales.

L’article 14 admet les langues indigènes comme officielles dans les relations de travail et l’entreprise aura l’obligation de communiquer dans ces langues pour toutes les dispositions concernant ce travail. Il est certain que, pour que des langues minoritaires deviennent officielles dans le monde du travail, c’est une affaire de volonté politique.
On décide de la possibilité de détention du chef d’entreprise s’il ne respecte pas la réintégration d’un travailleur injustement licencié, ou s’il viole le droit de grève, ou s’il n’obtempère pas aux ordres des autorités administratives du travail, ou s’il ferme une entreprise ou un centre de travail de manière illégale ou injustifiée.

Cette loi suppose de grandes avancées pour la classe travailleuse du Venezuela. Il n’est donc pas étonnant qu’elle soit peu diffusée  par des médias au service du patronat, des banques et des classes gouvernantes.


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