Notre partenaire au Mexique, l’organisation Enlace Rural Regional, A.C. (ERRAC) nous adresse régulièrement des comptes-rendus détaillés de son travail au côté des groupes de femmes paysannes.
Le document que nous tentons de résumer ici s’intitule :
« Promotion de groupes de jeunes productrices rurales dans les montagnes du Mexique Central »
Nous laissons de côté l’aspect financier pour nous attacher à l’organisation des groupes et à leur démarche.
« Dans ce projet nous avons augmenté la commercialisation de 33,75 % en moyenne. Les niveaux de production se sont accrus de 46 %. Les niveaux de satisfaction pour la production et l’infrastructure sont élevés, un peu moins pour la commercialisation.
Pour donner une continuité au travail des groupes de femmes paysannes, nous avons proposé de favoriser la participation des jeunes aux activités productives et commerciales. Pour cet objectif nous devons diagnostiquer les besoins et les possibilités des groupes et des jeunes dans les communautés où nous intervenons, puis élaborer des plans d’organisation pour la production.
Nous avons reçu une aide de l’Institut de Développement Social, -une instance du gouvernement central -, qui nous a versé 127 300 pesos soit 7935 euros. ( Un euro = 16,04 pesos ). Grâce à ce financement, ajouté à la solidarité du CALJ et du jumelage Panticosa-Angoulins, nous avons pu étendre notre travail à une communauté de plus, dans le municipio de Santiago de Anaya.
Pour contribuer au développement des capacités et des savoir-faire des jeunes ruraux de la Sierra Alta et du Haut Mezquital, il nous a fallu développer des stratégies collectives et individuelles, élaborer des plans de production et d’organisation favorisant la création d’emplois plus rentables. Puis favoriser la réalisation de chaines de production et de fonds renouvelables dans les groupes récemment créés.
Les promotrices furent d’une grande aide : en plusieurs occasions la date de réunion fut changée pour cause d’intempérie ou à la demande de la communauté. Dans la sierra, le chemin peut être périlleux en saison des pluies. Les promotrices réorganisèrent les rencontres et les convocations, principalement dans deux communautés.
Grâce au travail en équipe la participation fut active en général. Les résultats des réunions montrèrent que dans 50 % des communautés, la priorité est l’approvisionnement en eau, pour l’usage humain et pour la production. Dans les communautés de la Sierra, l’eau est disponible; il existe des sources proches au débit suffisant. Mais dans le Haut Mezquital, avec les conditions semi-désertiques, il faut trouver des stratégies pour recueillir de l’eau et la stocker. D’où la nécessité de sensibiliser les enfants aux ressources naturelles et régionales.
D’autres communautés considèrent que la priorité est d’avoir une formation et de trouver des sources d’emplois rémunérés localement. Partout l’idée de développement productif est présente.
Finalement 12 plans d’organisation et de production ont été prévus, essentiellement pour les femmes et les jeunes :
– El Dexthi : élaboration d’artisanat de Ixtle avec une forte valeur ajoutée.
– El Dexthi : élevage d’animaux de basse-cour.
– El Nogal : confection de marmelades et préparation de fruits secs.
– El Aguila : utilisation intégrale du maguey et de ses dérivés (miel, etc).
– La Laguna : pépinière d’origan et élevage de lapins.
– El Nogal : formation en pâtisserie.
Les trois suivants orientés vers la commercialisation :
– San Andrès Daboxtha : étude de la production +commercialisation à prix équitables.
– Las Manzanas (femmes) : commercialisation de médecines naturelles ( sirops, pommades, savons) et de pains.
– Las Manzanas (hommes): commercialisation de l’origan.
Et trois groupes se concentrent sur l’infrastructure hydraulique : les systèmes d’irrigation pour la production et l’eau pour la consommation humaine :
– Santiago de Anaya, l’eau de consommation et son stockage.
– La Laguna : idem.
– Las Manzanas : le système d’irrigation pour la production d’origan et de plantes médicinales.
Fonctionnement du Réseau de Femmes Artisanes.
Le réseau de femmes artisanes a défini la répartition des fonds disponibles.
Le fonctionnement a été établi en tenant compte des facteurs locaux et de la nécessité d’informer les acheteurs :
– Réunion une fois tous les 3 mois avec les représentant(e)s de tous les groupes.
– Avoir un ordre du jour préalable.
– Partager l’information sur les clients, les achats et éventuellement les dettes.
– Partager les idées et les méthodes de travail pour s’améliorer, non par esprit de compétition.
– Partager l’information sur les tâches légales et fiscales en attente.
– Tous (toutes) ont une voix et un vote délégué représentatif dans la réunion.
– Un représentant d’un groupe animera la réunion, on changera à chaque réunion.
– Les réunions ne devront pas être trop longues pour tenir compte des personnes qui viennent de loin et ont des difficultés de transport.
– Faire autant de promotion pour tous les produits de tous les groupes.
– Tenir un contrôle pour savoir quels produits sont le plus demandés.
– Actualiser les inventaires tous les 3 mois pour faire les demandes de fournitures à temps. »
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