VENEZUELA (janvier 2015) : Guerre économique .…Venezuela 2013/2014 et Chili 1972…

(Source : Aporrea.org)

Le fragment suivant de la nouvelle « La Maison des Esprits » d’Isabel Allende, coïncide tellement avec la réalité vénézuélienne actuelle qu’il semble que l’auteure soit venue à Caracas aujourd’hui pour décrire ce qu’on observe en ville…

« Ce que vit le Venezuela maintenant, c’est la même histoire de la droite, la même provocation, la même déstabilisation que dans le Chili de 1973.…

« L’organisation était une nécessité, parce que « le chemin du socialisme » se convertit très vite en champ de bataille. Tandis que le peuple célébrait la victoire en se laissant pousser les cheveux et la barbe, en s’appelant camarades, en sauvegardant le folklore oublié, les artisanats populaires et en exerçant son nouveau pouvoir dans d’éternelles et inutiles réunions de travailleurs où tous parlaient à la fois et n’arrivaient jamais à aucun accord, la droite réalisait une série d’actions stratégiques destinées à tailler en pièces l’économie et à discréditer le gouvernement.

Elle avait en mains les médias les plus puissants, disposait de ressources économiques quasi illimitées et de l’aide des gringos, qui destinaient des fonds secrets au plan de sabotage… En quelques mois on put apprécier les résultats.

Pour la première fois, le peuple avait suffisamment d’argent pour couvrir ses nécessités de base et acheter certaines choses qu’il avait toujours désirées, mais il ne pouvait le faire parce que les magasins étaient presque vides.

La pénurie avait commencé, elle devint un cauchemar collectif. Les femmes se levaient à l’aube pour prendre place dans les interminables queues où elles réussissaient à acquérir un poulet maigre, une demi-douzaine de langes pour bébé ou du papier hygiénique.

Le cirage pour chaussures, les aiguilles et le café devinrent des articles de luxe que l’on s’offrait, enveloppés dans du papier fantaisie, en cadeaux d’anniversaire.

L’angoisse de la pénurie se répandit, le pays était parcouru par des vagues de rumeurs contradictoires qui alertaient la population sur les produits qui allaient manquer et les gens achetaient ce qu’ils trouvaient, sans mesure, en prévision du futur.

Ils s’arrêtaient dans les queues sans savoir ce qu’on y vendait, simplement pour ne pas laisser passer l’opportunité d’acheter quelque chose, même s’ils n’en avaient pas besoin. On vit surgir des professionnels de la queue, qui pour une somme raisonnable gardaient la place pour d’autres, des vendeurs de friandises qui profitaient du tumulte pour écouler leurs sucreries, et ceux qui louaient des capes pour les longues queues nocturnes. Le marché noir se répandit.

Les policiers tentèrent d’y mettre un frein, mais c’était comme une peste qui surgissait de toutes parts et ils avaient beau inspecter les voitures et arrêter ceux qui transportaient des sacs suspects, ils ne pouvaient les en empêcher. Même les gamins trafiquaient dans les cours d’école.

Dans l’empressement d’accaparer des produits, des confusions se produisaient et ceux qui n’avaient jamais fumé finissaient par payer n’importe quel prix pour un paquet de cigarettes, et ceux qui n’avaient pas d’enfants se bagarraient pour un pot d’aliment pour nourrisson. »

Après sa défaite électorale du 14 avril 2013 et quand elle eut épuisé les actions déstabilisatrices pour contester les résultats, l’ultradroite vénézuélienne, conseillée par des agents états-uniens , changea de tactique. Et le modèle se répète, comme dans le Chili d’Allende (années 70 ) en commençant par un sabotage économique pour renverser le gouvernement à la veille des élections municipales (8 décembre).

Les forces se regroupent et le gouvernement, à travers ses institutions, cherche une alliance avec les travailleurs et le peuple organisé, pour faire face à l’accaparement et à la spéculation, facteurs principaux de l’actuelle guerre économique qui se développe au Venezuela.

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