BOLIVIE – « Pourquoi le MAS a-t-il encore gagné ? » Analyse des élections

Publié le 22 octobre 2020 par Alencontre (source : https://alencontre.org/ameriques/amelat/bolivie-pourquoi-le-mas-a-t-il-encore-gagne-analyse-des-elections.html)

Par Pablo Ortiz, Julio Córdova Villazón et Fernando Molina

Contre toute attente, le Mouvement vers le Socialisme (MAS) a remporté les élections boliviennes avec plus de 50% selon tous les comptages rapides [53,4% lors de 85% du dépouillement des votes]. Qu’est-ce qui explique ce résultat, un an seulement après la chute d’Evo Morales ?

La victoire du duo Luis Arce-David Choquehuanca au premier tour, avec plus de 50% des voix, a mis fin brutalement à de nombreuses analyses faites tout au long de la campagne et a permis au Mouvement vers le socialisme (MAS) de revenir au pouvoir, un an seulement après avoir été « destitué » par des mobilisations combinées avec une émeute policière et, enfin, avec l’aval des Forces Armées.

Qu’est-ce qui explique cette victoire et l’échec de la candidature de centre-droit de Carlos Mesa ? Que nous dit ce processus électoral qui a su se développer dans l’ordre et avec une reconnaissance rapide des résultats, encore préliminaires, par toutes les forces politiques ? Pour répondre à ces questions, Nueva Sociedad a demandé l’avis d’analystes et de chercheurs sociaux, qui projettent leur regard au-delà et dans les élections du 18 octobre 2020. (Réd. Nueva Sociedad)

Pablo Ortiz (journaliste)

Un an après sa « chute », le MAS est à nouveau le parti hégémonique de la politique bolivienne. C’est le seul parti véritablement structuré, avec un vote militant et loyal, qui résiste même au départ de la scène politique de son leader et son fondateur : Evo Morales.

Les élections générales de 2020 sont, depuis 1997, les premières élections sans Evo Morales. C’est le premier vote conforme au référendum du 21 février 2016, qui a indiqué à Evo Morales qu’il ne pouvait pas se représenter [pour un troisième mandat]. Tout au long de la campagne, il avait été question du prochain mandat présidentiel de cinq ans comme d’un exercice de transition avant d’atteindre l’après-Morales. Mais les sondages [sondage à la sortie des urnes, communiqués dès le 19 octobre, à 1 heure du matin] ont décidé de contredire les prévisions politiques et ont prononcé une sentence : ce n’est pas le projet du MAS qui a été épuisé, mais le commandement unique, la répétition sans fin de la figure de Morales en tant que président.

Luis Arce Catacora terminera en première position lorsque le décompte des voix sera terminé. Il aura obtenu entre six et dix points de plus que Morales lors des élections ratées de 2019. Pour cela, il avait besoin de quelques outils qui l’ont conduit à une victoire avec un avantage insoupçonné.

Le premier outil fut celui d’une stratégie correcte. Alors que Carlos Mesa, Luis Fernando Camacho et d’autres forces mineures pariaient sur la scission MAS/anti-MAS (tous ont été présentés comme la meilleure option pour que le précédent parti au pouvoir ne revienne jamais), le MAS a mis l’accent sur la crise économique et la stabilité comme axe de son discours et a parié sur la consolidation de son vote dur comme objectif public numéro un. Le MAS a développé une campagne en marge des villes, avec des marches et des petits rassemblements, mêlant réunions syndicales et conférences universitaires pour s’éloigner de l’image qui prédominait dans la dernière campagne de Morales.

Luis Arce et ses stratèges ont parié sur les quartiers reculés, sur les pauvres et les appauvris du coronavirus; sur ceux qui sont passés de la pauvreté à la « classe moyenne » pendant les 14 années de mandat de Morales et sont retombés dans la pauvreté à cause du coronavirus; sur la nostalgie que l’aggravation de la crise (début mai, 3,2 millions de Boliviens n’avaient pas assez de revenu pour acheter de la nourriture, à cause de la pandémie et du confinement) a créée suite à des années de boom du MAS.

Pour cela, Luis Arce avait des alliés involontaires, les deux venant de l’Orient bolivien (Santa Cruz, Beni, Pando), les régions du pays qui ont toujours résisté à Morales. La première « aide » a été celle du gouvernement de transition… Le gouvernement de Jeanine Áñez a été lu comme la continuation de la prétendue « révolution des pititas », la révolte citoyenne qui a précédé la mutinerie policière et la « suggestion » faite à Evo Morales par les Forces armées de démissionner.

La présidente, surfant sur la «lune de miel» de 100 jours, a osé lancer sa candidature en janvier dernier pour les élections qui devaient avoir lieu en mai. Elle a ainsi détruit les fondements de son gouvernement : d’une part, un pacte non écrit entre toutes les figures de l’anti-évisme [anti Evo Morales] pour assurer une transition qui se terminerait avec un autre parti que le MAS au pouvoir ; d’autre part, la collaboration des deux tiers des députés et sénateurs du MAS à l’Assemblée législative qui, eux, ont compris qu’en collaborant avec Jeanine Áñez, ils arriveraient aux élections qui les ramèneraient au pouvoir.

Avec le début de la campagne électorale, le coronavirus est arrivé. Lorsque l’entourage et les ministres de Jeanine Áñez ont commencé à profiter des avantages du pouvoir (avions, fêtes), ses alliés se sont évaporés, laissant une traînée de corruption qui a détruit l’un des premiers mythes fondateurs de l’anti-évisme : ils étaient capables de commettre les mêmes actes de corruption et d’abus de pouvoir que le MAS. Le coup de grâce à la popularité de M. Áñez est survenu en pleine quarantaine : plus de 100 respirateurs d’origine espagnole ont été achetés, qui non seulement coûtaient quatre fois le prix du catalogue, mais n’étaient pas adaptés aux soins intensifs. Ainsi, les remplaçants des personnes prétendument corrompues et frauduleuses étaient non seulement corrompus, mais aussi fort inefficaces. En quelques mois, et en plein milieu de la pandémie, les ministres de la Santé sont tombés les uns après les autres.

Mais il y a eu une autre « aide ». De la rue émergea un puissant leadership qui promettait sa victoire : Luis Fernando Camacho, l’homme qui avait mené la « révolution des pititas » et même forcé Morales à quitter la Bolivie (après la démission du président, il annonça lui-même que ce dernier était recherché pour arrestation, ce qui précipita son départ vers le Mexique, puis l’Argentine), se présenta à la présidence en profitant de sa grande popularité à Santa Cruz.

Le MAS et Arce étaient encore hégémoniques à La Paz et Cochabamba, mais ils avaient besoin que la réticente Santa Cruz, la deuxième région électorale de Bolivie et historiquement anti-MAS, ne penche pas en faveir de Carlos Mesa, le candidat le plus proche d’Arce. Un scénario similaire s’était produit en 2019. Morales était en tête des sondages et Santa Cruz était contrôlé par Oscar Ortiz, un candidat local qui aspirait à la présidence, mais au cours de la dernière semaine la stratégie du « vote utile » de Carlos Mesa lui donnait 47% des voix de Santa Cruz et le rapprochait suffisamment de Morales pour qu’il puisse mettre en question la victoire d’Evo Morales au premier tour.

Cette fois, en octobre 2020, Luis Fernando Camacho n’a pas subi le même effet d’attrition. Issu de la rue, religieux et avec un discours qui exsude la testostérone, il a un cachet émotionnel plutôt que propositionnel et s’est érigé en garant du fait qu’Evo Morales ne reviendrait pas au pays. Mais ce n’est pas la clé qui lui a permis de l’emporter sur la stratégie du «vote utile» reprise par Carlos Mesa, mais il a plutôt réussi à exacerber la fierté identitaire du cruceño (l’habitant de Santa Cruz) et à la transformer en vote. Contrairement à Oscar Ortiz, Camacho n’a pas essayé de se « nationaliser » pour gagner des voix, mais a plutôt parié sur la transformation du reste des Boliviens en cruceños. Cela, ajouté à la jeunesse de l’électorat cruceño, a fait de Camacho une force locale et irréductible qui a fermé le territoire de Santa Cruz à Mesa et a polarisé le vote avec Luis Arce, ce qui a permis à ce dernier une victoire plus confortable [y compris avec un vote significatif à Santa Cruz].

Bien sûr, personne ne s’attendait à ce que Arce, qui n’est pas un caudillo mais un technocrate, dépasse 50% des suffrages. Pour ce faire, il a dû faire quelques récents pas, qui le rapprochent a priori du premier président post-Evo Morales inscrit toutefois dans la continuité de Morales. La première chose était d’avoir la capacité de critiquer la gestion de Morales et de remettre en question l’entourage sur lequel prenait appui le « premier président indigène » pour gouverner. Arce a promis un gouvernement de jeunes, de nouvelles personnalités. La seconde consistait à ce que l’électeur bolivien se distancie de l’idée que le MAS arrive au pouvoir pour y rester pour toujours. Luis Arce a promis de gouverner pendant cinq ans seulement et de « réorganiser le processus de changement ». Et la troisième promesse était de bannir l’idée qu’avec la MAS, la persécution politique et le revanchisme reviendraient. Arce a également promis qu’il ne persécutera pas les policiers ou les militaires impliqués dans le « départ » de Morales.

Ainsi, le technocrate est parvenu à réinitialiser le processus de changement et sera en mesure de gouverner avec une majorité absolue dans les deux chambres de l’Assemblée législative. Cependant, pour savoir si le MAS est vraiment entré dans l’ère post-Evo, il faudra voir quel sera le rôle de Morales lorsqu’il retournera en Bolivie. Non seulement l’autorité d’Arce sur son parti et le pays dépendra de lui, mais aussi sa stabilité politique. Pour gagner, pour fermer le territoire de Santa Cruz à Mesa, le MAS a fait se profiler Camacho tout en le battant. Maintenant, avec toute la puissance territoriale acquise à l’Est, Camacho sera le seul adversaire ayant la capacité de mobilisation qu’ils auront à affronter.

Julio Córdova Villazón (sociologue, chercheur sur les mouvements religieux et la culture politique)

Selon des décomptes rapides non officiels, le MAS a remporté une victoire retentissante au premier tour avec 52% des voix [suite au décompte officiel de 86,63% des votes valides, le MAS obtiendrait 54,10% des suffrages et Comunidad Ciudadana 29,49% ; Creemos (Camacho) 14,30%]. Pourquoi la performance électorale du MAS a-t-elle été si réussie, dépassant même les attentes les plus optimistes ? Pour trois raisons principales.

D’abord, en raison de l’émergence d’un « vote de résistance » des secteurs urbain-populaire et paysan. Ces secteurs ont fait l’objet de diverses formes de violence au cours des derniers mois : 1° violence électorale : leur vote pour le MAS en 2019 a été bafoué suite à une fausse dénonciation de fraude endossée par l’Organisation des États américains (OEA) ; 2° violence symbolique : il y a eu des disqualifications constantes du MAS par l’État et par les réseaux sociaux envahis par les secteurs conservateurs de la classe moyenne, utilisant l’image de « hordes de violents et d’ignorants », qui faisait référence à ces secteurs populaires ; de plus, en novembre 2019, certains policiers ont brûlé la wiphala (drapeau indigène reconnu par la Constitution) ; 3° violence militaro-policière, principalement lors des massacres de Sacaba (département de Cochabamba et chef-lieu de la province de Chapare) et de Senkata (sur l’Altiplano) ; 4° violence économique : les mesures de quarantaine contre le Covid-19 ont été prises au détriment du secteur informel de l’économie.

Ensuite, en raison de la réorganisation des syndicats et des organisations paysannes. Ces dernières années, ces organisations ont été affaiblies par leur propre relation clientéliste avec le gouvernement d’Evo Morales. Après la démission du président en novembre 2019, ces organisations ont réussi à se réarticuler rapidement en un tissu social vigoureux, qui a montré ses muscles en paralysant la Bolivie au début du mois d’août de cette année afin d’empêcher la prolongation du gouvernement de transition [suite au report des élections]. Ce tissu organisationnel a été à la base du soutien électoral renouvelé pour le MAS.

Troisièmement, en raison de la faiblesse politique et électorale même des concurrents de droite du MAS, qui sont fragmentés et en désaccord les uns avec les autres. Le candidat de centre-droit Carlos Mesa (CC) n’a pas su présenter un projet pour le pays, ni développer un discours électoral capable de séduire les indécis de l’ouest bolivien. Le candidat de droite, Fernando Camacho (Creemos), n’a pas non plus réussi à convaincre les indécis de l’est du pays. Jusqu’à une semaine avant les élections, dans le bastion électoral de Camacho, dans le département de Santa Cruz, il y avait 28% d’indécis, soit 7,5% de la totalité des inscrits. Il s’agit de personnes issues de secteurs pauvres qui ont été exclues par les hommes d’affaires que représente le dirigeant de Santa Cruz, et qui ont été violentées lors des mobilisations que cet homme d’affaires a menées contre Evo Morales il y a un an. Lors de l’élection du 18 octobre, ces indécis de cette région ont opté pour le MAS, en rejetant une élite commerciale incapable de les inclure dans leur « modèle de développement ». C’est pourquoi le MAS a obtenu 35% des voix dans cette région.

Le prochain gouvernement du MAS, avec Luis Arce à sa tête, sera marqué par la crise économique, le conflit social et l’urgence sanitaire provoquée par le Covid-19. Le soutien de 52% de l’électorat ne signifie pas nécessairement une base sociale solide. Le MAS ne pourra pas contrôler les deux tiers de l’Assemblée législative comme il l’a fait ces dernières années. La situation politique exige une culture démocratique de construction d’accords avec les autres acteurs politiques. Et une telle culture est très faible, presque inexistante, dans un MAS habitué à un type d’hégémonie politique qui n’existe plus en Bolivie.

Fernando Molina (journaliste et écrivain)

Il ne fait aucun doute que les adversaires du MAS ont sous-estimé le potentiel électoral de ce parti et de son candidat Luis Arce. D’une part, les sondages – qui n’ont pas détecté la véritable intention de ceux qui se présentaient comme des indécis – ont induit en erreur les opposants au MAS. D’autre part, cette sous-estimation est due à l’incapacité de ces groupes politiques, qui représentent les élites traditionnelles, à reconnaître le MAS comme une véritable expression des secteurs sociaux les moins riches et les plus indigènes du pays. Au lieu de cela, ils ont généralement considéré le MAS comme une « marionnette du chavisme », une « organisation criminelle », un « groupe de narcoterroristes » et ont considéré le soutien qu’il suscite comme un phénomène purement clientéliste.

Dans cette myopie, il y a une forte charge de racisme. Les secteurs traditionnellement dominants du pays ont toujours conçu la politisation des subalternes – qui sape les piliers méritocratiques et héréditaires de leur pouvoir – comme une irruption d’irrationalité et d’avidité. Cela vient du XIXe siècle, lorsque les représentants de l’oligarchie de l’époque, les Septembristas, se plaignaient de « devoir descendre » dans l’activité politique à cause de l’invasion de celle-ci par le « cholaje belzista » (par les partisans d’Isidoro Belzu [1]), autant dire par la « barbarie ».

La sous-estimation dont nous avons parlé était présente chez le candidat Carlos Mesa, qui n’a pas été capable de construire un parti ayant un impact sur le monde indigène. Elle était également présente dans le gouvernement intérimaire de Jeanine Áñez, qui gouvernait avec son esprit tourné vers les classes sociales supérieures, qui voulaient se venger du MAS et avaient l’habitude de voir les indigènes exclusivement comme des employé·e·s ou des nuisances sociales.

Les élites se sont montrées incapables d’analyser pourquoi Evo Morales les a battues en 2005, les raisons de sa domination politique pendant tant d’années et pourquoi le MAS ne s’est pas effondré après sa destitution en novembre 2019. La Bolivie n’est plus censitaire depuis 1952 [révolution bolivienne de 1952 dont le Mouvement national révolutionnaire de Paz Estenssoro est sorti vainqueur], mais la mentalité de ses élites traditionnelles continue de l’être.

Ainsi, malgré le fait qu’ils aient triomphé d’Evo Morales l’année dernière et qu’ils aient eu le potentiel pour construire une hégémonie – ils avaient le soutien de la partie de la population la plus éduquée et la plus aisée économiquement, ainsi qu’un soutien «intense» des forces armées et de la police – ils ont perdu le pouvoir qu’ils désiraient seulement un an après l’avoir pris.

Des élites oligarchiques et racistes ont dirigé le pays de 1825, date de sa constitution suite à son indépendance, jusqu’en 1952, année de la Révolution nationale. Elles l’ont fait en imposant aveuglément et violemment leur volonté à une majorité ignorante et souvent silencieuse. Les conditions de ce régime ont disparu au cours du dernier demi-siècle, mais l’élite elle-même n’a changé que superficiellement. Elle reste à ce jour « traditionnelle » et tend à être oligarchique. C’est le « paradoxe seigneurial » dont parlait René Zavaleta Mercado [sociologue et politique bolivien, ministre du gouvernement du MNR, puis il se rapprocha du PC ; par la suite il a enseigné à Oxford, à l’Université autonome du Mexique ; en 1974, il publia un livre qui fait référence : El poder dual en America Latina].

La transformation la plus importante des conditions de domination s’est produite lorsque les secteurs subalternes ont trouvé un moyen de créer leur propre expression politico-électorale : le MAS. Depuis ce moment, l’action électorale a été manifestement défavorable aux partis des élites traditionnelles. Théoriquement, la manière dont ils pourraient reprendre le pouvoir de manière un peu plus durable serait par la force brute, comme dans les années 1960 et 1970, mais cette voie est aujourd’hui impossible en raison des caractéristiques « de l’époque ».

D’autre part, une réforme des élites traditionnelles semble impossible. Si elles n’ont pas appris la leçon après qu’Evo Morales a profité de leurs erreurs, abus et excès pendant le néolibéralisme pour les vaincre, il est difficile de penser qu’ils apprendront un jour. En fait, ils ont à peine eu une chance de l’emporter à nouveau, ils ont manifesté les mêmes vices et la même myopie que dans les années 1990, ou pire encore, les mêmes vices et la même myopie, parce qu’à cette époque, ce n’est pas le néolibéralisme qui règne, mais une forme particulièrement perverse de conservatisme: le populisme de droite.

En même temps, le MAS aurait tort de mépriser ses adversaires à l’avenir. Bien qu’ils ne semblent pas capables de générer un projet de pouvoir durable dans un pays insoumis et majoritairement indigène comme la Bolivie, ils sont néanmoins furieux, rancuniers et accumulent une grande partie du capital économique et presque tout le capital culturel. Comme ils l’ont démontré l’année dernière, ils ont suffisamment de force, en alliance avec les classes moyennes militaires et policières, pour détruire les bases de soutien du projet antagoniste. Ils peuvent sortir du cadre démocratique lorsque cela est possible.

Ces élites traditionnelles peuvent profiter des carences et des échecs du bloc populaire (comme elles l’ont fait avec le narcissisme d’Evo Morales et la corruption de son gouvernement) et attaquer au moment même où celui-ci perd pied, commet une erreur, s’embrouille, puis cesse d’être le peuple bolivien à 50% plus un.

(Article publié sur le site Nueva Sociedad, octobre 2020 ; traduction rédaction A l’Encontre)

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[1] « Le gouvernement de Manuel Isidoro Belzu, de 1848 à 1855, représente une étape particulière dans l’histoire de la Bolivie au XIXe siècle. Elle se caractérise par la combinaison d’idées égalitaires, de conservatisme religieux et de pratiques d’action plébéienne directe en politique, élargissant les bases sociales de la formation de la nation politique bolivienne. Pendant cette période, les classes moyennes et inférieures urbaines ont agi, exigeant une participation populaire, avec Belzu comme chef et architecte. » Article d’Andrey A. Schelchkov, juillet 2012. (Réd.)

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