AMÉRIQUE LATINE, (in)sécurité alimentaire…

(D’après deux articles publiés par ADITAL, 04/03/15 et 01/06/15 – Trad. B. FIEUX)

Le rapport publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) signale que l’Amérique Latine est la première et la seule région du monde qui a réussi à atteindre le but des ODM (Objectifs de Développement du Millénaire) décidé en 1990: réduire de moitié le pourcentage de personnes qui souffrent de la faim entre 1990 et 2015, en 25 ans.

Depuis 1990, les pays travaillent à réaliser cet engagement. Une grande partie des pays de la région est parvenue à réduire la faim et dès 2014, l’Amérique Latine avait déjà réduit de 14,4 % à 5,1 % le nombre de ces personnes. L’Amérique  Centrale a réduit la faim de 10,7 % à 6,6 % mais depuis 2013, les chiffres stagnent. Dans les Caraïbes la réduction fut moindre : de 27 % en 1990 à 19,8 % en 2015. Ce résultat est dû en grande partie à la situation critique de Haïti, qui correspond à 75% de la population sous-alimentée des Caraïbes.

Selon le rapport de la FAO, la Bolivie a réduit la faim de 38% à 16 %.Le Chili, de 38,6% à 7,8%.

En Argentine, Costa Rica, Cuba,  Mexique et Uruguay, les personnes souffrant de la faim représentent moins de 5% de la population.

Il faut souligner le cas du Nicaragua, l’un des pays qui a le plus réduit la faim durant ces 25 années : le taux est passé de 54,4% à 16,6%.

Le rapport révèle que c’est l’agriculture familiale qui permet cette sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que la réduction de la pauvreté. Depuis 2002, la pauvreté a diminué de 44 % à 28 %. La FAO précise que 500 millions de propriétés familiales gèrent la majeure partie des terres agricoles et 80 % de ceux qui produisent des aliments sont  des agriculteurs familiaux.

La proposition de l’Amérique Latine-Caraïbes est d’éradiquer totalement  la faim d’ici 2025.

L’expérience brésilienne mérite d’être citée. Vers  1990, le total de personnes sous-alimentées dépassait les 22 millions, soit 14,8 % de la population. Actuellement le taux est inférieur à 5 %. En 23 ans, le pays a fait régresser  de 29,7 % la pauvreté et de 17,4 % la pauvreté extrême.

Le résultat positif correspond à un contexte macro-économique favorable, qui a permis des politiques publiques et la participation  de secteurs impliqués dans le combat contre la faim.

La bonne évolution du Brésil est le résultat d’une décennie d’efforts conjoints. Renforcement de l’agriculture familiale, mesures d’appui à la production,  participation sociale, politiques de crédits… L’agriculture à grande échelle produit seulement du soja, du maïs, de la canne à sucre, mais l’agriculture  familiale génère les aliments de la vie quotidienne, comme les légumes, les crudités, les haricots.

Et de plus, il ne sert à rien d’avoir la disponibilité d’aliments si on n’a  pas la disponibilité d’accès à ces produits.  Selon le directeur général de la FAO, « les causes de la faim de 29,5 millions de personnes ne sont pas dans l’absence d’aliments, mais parce que la population n’y a pas accès. Cette disponibilité d’aliments n’existe dans aucune autre partie du monde, mais le problème du continent est la distribution de la richesse et l’emploi précaire. Parce que les salaires sont très bas du fait de l’excédent de main-d’œuvre ».

Le Brésil a aussi mis en œuvre des politiques d’alimentation scolaire. Le Programme National d’Alimentation Scolaire (PNAE) concerne environ 43 millions d’étudiants tous les  jours de l’année scolaire.

La lutte contre la faim a évolué vers une vision intersectorielle. La situation affecte encore plus de 34 millions de personnes en Amérique Latine-Caraïbes. Les spécialistes  soulignent que les efforts pour éradiquer la sous-alimentation doivent se poursuivre, malgré les bons résultats. Au niveau global, ajoute le rapport de la FAO, 10,9 % de la population se trouvent encore sous-alimentés.

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